Quelle est la meilleure respiration à adopter

Sreemati pratique la respiration alternée

Sreemati en Nadi Shodana . Photo Sébastien Dolidon

Le pranayama, ou contrôle du souffle,

est une pratique essentielle dans le yoga, offrant de nombreux bienfaits physiques et mentaux. Au-delà de la technique, une chose fondamentale dans la pratique de la respiration est de développer une pleine conscience de son souffle. Cette simple prise de conscience peut suffire à rééquilibrer le corps et l'esprit. La respiration, bien qu’automatique et souvent négligée, est le pont entre notre corps physique et notre état mental. En portant attention à la façon dont nous respirons, nous pouvons en apprendre beaucoup sur notre état intérieur. Prenez un moment pour observer votre respiration : est-ce que votre ventre se gonfle à chaque inspiration, ou est-ce la cage thoracique qui s'élève ? La durée de l’inspiration est-elle plus longue que celle de l’expiration, ou l’inverse ? Chaque phase de la respiration a sa propre symbolique et influence sur le corps.

L’inspiration, ou Puraka en sanskrit

est liée à la contraction des muscles respiratoires (diaphragme et/ou muscles costaux) incarne l’action, la prise de décision, le mouvement vers l’extérieur, la volonté, elle stimule et dynamise. Elle est en lien avec notre première inspiration, notre élan de vie. Notre venu au monde (par voies basses, césarienne, rapide ou très longue, cordon autour du cou….), le lieu de notre première inspiration a laissé une empreinte dans notre corps.

 

L’expiration, ou Rechaka en sanskrit

est un processus passif, souvent associé au lâcher-prise et à la détente. Une expiration non forcée, où les abdominaux ne sont pas contractés, permet au corps de relâcher les tensions et de laisser repartir les tensions physiques, mentales, émotionnelles. Ce relâchement favorise une sensation de calme et de repos, et crée un espace propice à l’introspection et à la récupération. En expirant doucement et naturellement, sans effort, on laisse le diaphragme remonter et les poumons se vider, ce qui aide à apaiser le système nerveux et à réduire les niveaux de stress. Cette phase d’abandon est essentielle pour nous ré-équilibrer, il permet au corps de se reconnecter à son rythme naturel et de favoriser une respiration plus fluide et harmonieuse. Symboliquement notre expiration est en lien avec notre dernier souffle, notre lien avec la mort, la façon dont nous abandonnons les situations, nous quittons nos proches : elle est en lien avec tous les deuils que nous faisons au cours de l’existence.

Avant d’explorer les différentes techniques de respirations yogiques, cherchons à être pleinement présent lorsque nous respirons. La richesse et la diversité de la respiration offre des outils précieux pour harmoniser le souffle, l’énergie et le mental. Nous n’avons pas besoin de mettre des mots, de comprendre , de symboliser : observons et écoutons le corps, naturellement les changements nécessaires se mettront en place.

Respiration diaphragmatique ou thoracique

La respiration diaphragmatique, souvent appelée respiration abdominale, est une technique où l’on ressent le ventre se « gonfler » à l’inspiration et se « dégonfler » à l’expiration, même si l’air reste en réalité dans les poumons. Cette respiration mobilise principalement le diaphragme, muscle en forme de parachute situé sous les poumons, Cette respiration a de nombreux bienfaits : elle aide à calmer le système nerveux, réduit le stress, améliore la digestion en massant les organes internes, et favorise un état de détente et de recentrage sur le corps. Cette technique est particulièrement recommandée lorsqu’on est allongé sur le dos, dans des moments de stress ou d’anxiété, avant une prise de parole en public, ou encore avant de s’endormir. Il est parfois difficile pour les personnes hyperactives ou celles habituées à maintenir une contraction constante des abdominaux de relâcher cette zone et d’adopter la respiration diaphragmatique. Cela peut demander du temps et de la pratique, mais avec persévérance, cette méthode devient plus naturelle et ses bienfaits se manifestent pleinement. Pour des instructions détaillées sur la pratique de cette respiration, consultez les pages 42 -43 du Grand Livre des Salutations.

 

Les respirations thoraciques, en revanche, engagent principalement les muscles costaux et intercostaux. Ces respirations sont diverses et peuvent inclure des variations comme la respiration claviculaire ou encore la respiration thoracique moyenne. Elles sont généralement plus superficielles que la respiration diaphragmatique et se concentrent sur l’expansion et la contraction de la cage thoracique. Les respirations thoraciques sont dynamisantes , elles stimulent le système nerveux sympathique, ce qui les rend utiles pour des moments où l’on a besoin de se réveiller, de se mettre en mouvement, ou d’augmenter l’énergie corporelle. Cependant, elles peuvent aussi être source de tension, de stress si elles sont pratiquées en excès ou si elles deviennent le mode de respiration dominant. Dans des états de fatigue, de déprime, ou lorsque l’énergie manque, mobiliser la cage thoracique peut être bénéfique pour revitaliser le corps et retrouver un élan de vie et de motivation. Cela nécessite une prise de conscience des mouvements de la cage thoracique et une pratique des flexions arrière en cherchant une respiration haute, en évitant de gonfler le ventre. Pour des instructions détaillées sur la pratique de cette respiration, consultez les pages 42 -43 du Grand Livre des Salutations.

Il est important d’apprendre et de maîtriser ces différents types de respirations, de les combiner (dans la respiration complète notamment) selon les besoins du corps et de l’esprit. Chaque posture de Yoga va facilité soit l’ouverture costale latérale, frontale, le renforcement du diaphragme, sa détente. La richesse et la diversité des postures offre des outils précieux pour harmoniser le souffle, l’énergie et le mental.

Sreemati

Précédent
Précédent

Passer à l ‘action pour soi et pour le monde

Suivant
Suivant

Le jeûne, une expérience philosophique